Emotion des fans et dignité des familles au procès de Murray

Casey enfile son pull à toute vitesse. Elle a été tirée au sort pour assister au procès du médecin de Michael Jackson, et doit cacher son t-shirt à l'effigie "roi de la pop", une marque d'affection interdite dans la salle d'audience, où sérieux et dignité sont de rigueur.
Ils sont une poignée de fans, à l'instar de Casey, à avoir été sélectionnées et à attendre devant la porte de la salle d'audience 312, au neuvième étage de la Cour supérieure de Los Angeles, où a commencé mardi le procès de Conrad Murray, le médecin de Michael Jackson, poursuivi pour homicide involontaire.

Tous ont obéi au strict règlement de la cour: aucun vêtement ni accessoire portant des slogans, des images ou des dessins faisant référence à l'une des deux parties ne sont autorisés pendant les débats.

Discrétion
Alors, les hommages se font le plus discret possibles: un brassard noir aux initiales de Michael Jackson, une couronne brodée sur un revers de veste pour rappeler le "roi de la pop"... "On veut montrer notre admiration et notre respect pour sa mémoire", glisse Casey, la quarantaine timide.

D'autres sont venus avec des tournesols, distribués dans la rue par une fan de longue date de la pop star, qui dépose chaque semaine des fleurs au cimetière de Forest Lawn, où repose le chanteur de "Thriller".

Silence
Peu avant l'audience, le brouhaha des journalistes et des fans dans le long hall du neuvième étage s'est interrompu à deux reprises: au passage du docteur Murray, visage grave et stature imposante, puis au défilé de la famille Jackson, venue en nombre.

Janet et Randy, entrent les premiers, avant le groupe compact formé autour de Katherine, la mère du roi de la pop, accompagnée de son mari Joe et de ses enfants: La Toya - un tournesol à la main -, Tito, Rebbie et Jermaine.

Pas de déclarations, mais de la discrétion et une dignité que l'on retrouve aussi dans la salle d'audience, où les Jackson s'installent à droite, du côté du procureur, et la famille Murray du côté gauche, derrière le médecin.

Message audio
L'ambiance est sérieuse mais le président du tribunal, Michael Pastor, volontiers affable et très pédagogique, fait tout pour mettre à l'aise le jury, allant même jusqu'à s'excuser pour son retard à cause "des embouteillages et de problèmes d'ascenseurs".

L'émotion affleure peu durant les premiers exposés de l'accusation et de la défense. Seule la diffusion par le procureur d'un message audio enregistré en mai 2009, dans lequel Michael Jackson, deux mois avant sa mort, arrive à peine à articuler quelques mots, sous l'infuence évidente de puissants médicaments, provoque des réactions dans le clan Jackson.

Les frères et soeurs de la pop star se penchent tous vers leur mère, pour voir si elle tient le coup. La matriarche, très digne, ne bronche pas. La Toya, la seule de la famille à prendre des notes, essuie une larme alors que Janet hoche la tête, abattue. Dans la rue, devant la cour, l'ambiance est plus vive, entre les fans criant "meurtrier!" et les soutiens du docteur Murray, venus lui apporter leur soutien.

Quelque 300 personnes ont fait le déplacement, certaines venues de pays étrangers, prêtes à tout pour assister au procès. "Nous avons 30 drapeaux, ici, d'Italie, de Russie, de Grande-Bretagne, du Chili, de tous les continents", déclare Rita Bosico. "Cela rappelle l'immense influence qu'a eue Michael Jackson", dit-elle. (afp)

source : 7sur7.be